Aujourd’hui, c’est le commencement de l’aventure Hit the Route !
En février dernier, l’équipe VDLE a rencontré Maxime Chevallier qui, avec Cédric Gesrel forme le binôme Hit the Route. Ces deux gaillards n’ont pas froid aux yeux et ont comme idée folle de rejoindre l’Indonésie à vélo avec comme problématique « Quel tourisme pour demain ? ». Nous vous avons présenté le projet dans cet article. Où en sont Maxime et Cédric à quelques heures du départ ?
VDLE – Cela fait maintenant plus d’un an que vous organisez votre périple à travers l’Eurasie, êtes-vous prêt pour le grand départ samedi ?
Max – Ce dernier mois a été chargé pour régler les derniers préparatifs du voyage, il reste encore quelques détails à régler mais globalement, nous sommes prêts ! Cédric est parti en vélo il y a quelques semaines pour rejoindre la Normandie en partant de Nancy. Au fur et à mesure, ça nous donne déjà une idée de ce à quoi on va être confrontés dans les prochains 18 mois (le poids des bagages, l’effort physique…). Rien ne vaut un petit entrainement au préalable pour se rendre compte de l’importance de ces détails. Au final nous sommes bien préparés.
VDLE- Avez-vous réuni tout le matériel nécessaire ?
Max - Nous avons la douche solaire, le chargeur solaire, la caméra, le reflex et son stabilisateur, PC, tablette, cartes mémoire, micro, vêtements en Gore-tex… On ne peut pas se surcharger donc il a fallu optimiser nos achats et prendre des choses de qualité. Il me reste à voir si tout le matériel rentre dans les deux sacoches du vélo [rires] ! Sachant qu’on ne peut pas dépasser 50kg de matériel par vélo.
VDLE – Qu’en est-il de votre budget ?
Max- On a réussi à mettre de côté 10 000€ chacun pour financer la totalité du voyage. En plus, nous avons été sponsorisés par la Communauté de Communes Erdre et Gesvres, elle nous a apporté une aide financière (800€). Heureusement, nous avions prévu un budget assez large pour le matériel. On a déjà réalisé quelques économies par rapport au budget prévisionnel. Les vélos nous ont couté 1600€ alors que nous avions prévu 3000€. Il restera à acheter les visas qu’on ne peut pas avoir en avance et de nouveaux pneus sur place, au bout de plusieurs milliers de kilomètres.
Sur place, on s’est fixé un budget de 50€/semaine, ce qui comprend la nourriture, le logement et les entrées dans les différents lieux que nous voulons visiter. Grâce au Couchsurfing (NDLR : particuliers qui hébergent des voyageurs gratuitement) et à Warmshowers (sorte de Couchsurfing pour les cyclo-randonneurs), nous ne devrions déjà pas avoir beaucoup de frais de logement jusqu’en Iran. Ces hôtes vont aussi orienter notre voyage. Ils ont peut-être visité des lieux intéressants dans le cadre de notre problématique, ils connaissent leur territoire. C’est vraiment une ressource sur laquelle on va s’appuyer.
VDLE – Votre itinéraire va donc se goupiller au fur et à mesure grâce à vos rencontres.
Max – Exactement. Au début on voulait prévoir beaucoup de visites. Mais on préfère garder le côté spontané et interactif non seulement avec nos rencontres sur place mais aussi avec la communauté qui nous suit. Par un système de « sondage » Facebook, les internautes pourront voter pour choisir le prochain lieu à visiter dans telle ou telle destination. On verra ce qui les intéresse. On veut cultiver ce lien en favorisant l’échange avec eux ! Les internautes seront les acteurs de notre voyage, et pas seulement spectateurs. Ils sauront nous surprendre.
On garde néanmoins en tête le but de notre voyage, c’est pour cela qu’il y aura beaucoup de lieux auxquels on ne pourra échapper. Et même si une entreprise nous contacte pour visiter sa structure, nous serons toujours objectifs. C’est important pour nous de le préciser, sachant que beaucoup de bloggeurs font l’apologie de certaines entreprises car ils bénéficient en retour de certains privilèges… Au final, nous étudierons la politique de gestion des déchets de tous les endroits visités. On veut trouver une solution pour le Mont Rinjani.
Le seul petit bémol de notre voyage, c’est le fait de devoir rentrer en avion. A la base nous voulions faire un circuit totalement à vélo mais financièrement, nous ne pouvions assumer 3 ans de voyage. Nous réfléchissons aux moyens de compenser ces émissions de carbone, notamment en reversant une somme à CO2 Solidaire (NDLR : Plateforme de compensation des émissions CO2 gérée par l’ONG GERES).
A côté de la création de déchets, le transport aérien est aussi une des problématiques majeures de la pollution liée au tourisme. Il est important pour nous d’en parler notamment en promouvant le tourisme local, le slow tourism et la mobilité douce comme le vélo.
VDLE – Vous avez énormément de pays à visiter, n’avez-vous pas peur d’être frustrés ?
Max – Un peu. Pour les principales étapes (Italie, Turquie…), nous aimerions rester environ un mois afin de vraiment s’imprégner des lieux. Pour les étapes improvisées, nous ne pourrons pas rester plus de 3 ou 4 jours car nous avons la contrainte du temps et du budget. Début août, il faut qu’on soit en Bulgarie. Cependant on veut vraiment prendre le temps dans les Balkans par exemple. Le Monténégro nous intéresse beaucoup car il devient la nouvelle Croatie et on veut voir comment ils gèrent cette explosion du tourisme. Mis à part quelques impératifs, le programme n’est pas figé, et nous savons que nous devrons nous adapter. En Turquie, du fait d’un climat politique plutôt tendu, nous ne savons pas encore si nous pourrons rester ou si nous devrons traverser le pays en train. Le même problème se pose pour la Chine, où on n’est pas même pas certains d’obtenir des visas au moment venu. Il va y avoir donc beaucoup de surprises mais nous sommes sereins.
Au jour J du grand départ de Vigneux de Bretagne (44), l’équipe VDLE tenait à féliciter Maxime et Cédric mais aussi Antoine Eon alias « Toch » (créateur du site internet Hit the Route) et tous les proches du binôme, qui ont participé de près ou de loin aux préparatifs du voyage.
Nous vous souhaitons bon courage !
Nous publierons régulièrement des nouvelles des aventuriers.
Adeline, guide VDLE / Secteur Vendée
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